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The Smashing Pumpkins . Revue de Presse
- Avril 2000 - Guitar Part (73)
- Portrait d'un Corgan tyrannique
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    Smachina Pumpkins - Billy the Kaïd

    Arrg ! Quand il n'est pas adulé, c'est la haine qu'il inspire. On dit qu'il est mégalo, on dit qu'il est génial, qu'il a tout fait sur "Celebrity Skin", l'album de Hole, et qu'il n'a pas son pareil pour vous assassier le moral. Billy Corgan est-il vraiment infréquentable ?

    "Regardez-moi, je suis un mec plutôt sombre".

    C'est ce que dit Billy à l'équipe qui travaille sur le film Stigmata, quand la production fait appel à lui pour réaliser la B.O.. Contrairement aux apparences, Corgan n'entend pas décliner l'offre, mais plutôt s'assurer qu'il aura carte blanche, car ce n'est que de cette manière qu'il aime travailler : perso.

    Ces derniers mois, la presse anglo-saxonne n'a pas manqué de se pencher sur le "cas Corgan". Non pas sur la sortie du nouveau Smashing Pumpkins, intitulé "Machina : The Machines Of God", mais sur cette sale réputation qui lui colle à la peau. Réputation entretenue récemment par les déclarations assassines de Sharon Osbourne, ex-manageuse éprouvée des Pumpkins. "Je démissionne pour raisons médicales : Billy Corgan me rend malade." Et d'ajouter, comme si ce n'était pas encore assez clair : "Il a un égo plus gros que mon cul !" Voilà qui laisse songeur quant aux formes de celle qui est aussi Madame Ozzy à la ville. Billy, pour sa part, ne se laisse pas démonter, au contraire : "Elle n'a jamais rien réalisé dans sa vie." Ca calmerait un ours...

    Très attendu après le succès mitigé de "Adore", le dernier opus des Smashing Pumpkins a été présenté lors d'un concert à l'Elysée-Montmartre en janvier dernier. C'était l'occasion de mesurer le succès du groupe (à en juger par la mine défaite de ceux qui ne possédaient pas de billet), l'un des seuls qui soit réellement fédérateur (avec Oasis et Radiohead ?) dans l'univers du rock ; qui marque tant par la force et la richesse de sa musique que par le charisme de ses musiciens : un garçon étrange au regard ténébreux, un guitariste asiatique hors pair, une belle fille à la basse (et pas une camionneuse poilue), et enfin, un batteur pas trop sex, mais bon, un batteur doué. Bien sûr, la réintégration de Jimmy Chamberlain et le remplacement de D'Arcy par Melissa Auf Der Maur (ex-Hole) soulèvent de nombreuses questions qui n'ont pas grand chose avec la musique. Il est en effet amusant de constater que la seule fille des Pumpkins a été remplacée par... une autre fille, histoire sans doute de coller à l'esthétique Pumpkins. Mais au-delà de ces questions d'image, un personnage énigmatique mène le bal, c'est Billy Corgan. Billy le taciturne, à l'humour sec et glacial, parfait dans son rôle de petit génie du rock difficile à vivre. A moins que tout cela ne soit qu'une façade...

    Curieusement, c'est lors d'une interview croisée avec Eddie Van Halen (son idole de toujours) que Corgan, mué en journaleux pour l'occasion, s'est risqué le plus franchement à parler de lui-même. Un exercice qui l'amène, paradoxalement, à donner quelques clés sur lui-même et sur l'alchimie qui fait la spécificité du combo chicagoan. "Le noyau devrait être bâti autour du guitariste et du batteur. C'est cette relation de sympathie mutuelle entre Jimmy Chamberlain et moi qui constitue le fondement du groupe. La batterie peut faire tellement plus que simplement entretenir le groove." Voilà qui explique le besoin de faire revenir Jimmy Chamberlain dans les rangs des Pumpkins mieux que n'importe quelle pseudo interview-révélation. On en oublierait presque que les Smashing Pumpkins sont nés de la rencontre entre deux guitaristes et une boîte à rythmes... Quant aux secrets de fabrication d'un tube Smashing, c'est encore à Eddie qu'il les dévoile : "J'arrive avec des idées, des changements d'accords basiques. Tout le monde dans le groupe s'attend à ce que je me pointe avec ça, et si je viens les mains vides, la journée n'est pas très productive." Mais si James Iha sort de son côté des albums solo, c'est bien que Billy n'est pas le seul à avoir des idées. Ce qu'il reconnaît volontiers : "D'un autre côté, on ne peut pas tout faire tout seul. j'amène des riffs, je dirige les idées musicales, mais on a toujours besoin de l'apport du groupe pour que les idées prennent vie. On ne doit pas sous-estimer la chimie d'un groupe." Alors pourquoi cette réputation de "control freak" lui colle-t-elle à la peau depuis si longtemps ? Peut-être parce que dès le deuxième album du quatuor, "Siamese Dream", il ressort que Corgan fait tout lui-même, que ce soit les parties de guitare ou les parties de basse... Comme si les deux autres n'étaient pas assez doués. Une allégation qui fait renvoie à la fameuse alchimie guitariste-batteur. Le cas de "Siamese Dream" reste cependant isolé, les Smashing s'étant tous investis davantage dans les albums suivants. C'est à l'occasion de "Adore" que le cas Corgan est à nouveau évoqué. On en revient alors à la manageuse Sharon Osbourne, prétendant que Corgan a reproché à sa maison de disques une campagne de promotion et de marketing timorée, "tout en niant qu'il ne s'agissait pas là d'un album particulièrement commercial." Comme si les albums des Smashing l'étaient, d'une manière générale... "Adore" possédait justement une douceur et un côté introspectif qui auraent pu séduire un public nombreux, mais on peut se laisser aller à penser que le fan moyen apprécie davantage la force brute de Zero que l'intimité de Adore. Quoi qu'il en soit, Corgan n'en a pas moins viré son management, remplacé par Madame Osbourne qui a démissionné fissa, fatiguée des exigences du maestro. Celui-ci, de son côté, avoue volontiers qu'il ne faut se fier qu'à soi-même : "Plus j'avance dans ma vie, en tant que musicien, plus je me rends compte que ce qui compte vraiment, c'est ce que je veux faire, et pas ce que les autres veulent. Et c'est très bien comme ça."

    Robert Dacier

    Smashing Philosophie

    "Ma vision du monde est tempérée par le fait qu'il y a des gens qui ont moins de chance que moi." Billy Corgan

    "J'ai un problème avec toutes les étiquettes que les gens nous collent, parce que ça ne fait que nous diminuer." D'Arcy

    "Je veux que notre musique passe comme si quelqu'un te chuchotait quelque chose à l'oreille et rentrait directement dans ton cerveau." Billy Corgan

    "Ma façon la plus simple de décrire ce qu'est une thérapie, c'est que nous sommes nés d'une certaine façon, qu'on nous a appris toute notre vie à être comme ça, et qu'ensuite, tu passes le reste de ton existence à essayer de le défaire." Billy Corgan

    "Parfois, quand j'écoute "Gish", j'ai envie de pleurer." Billy Corgan

    "Pour moi, l'intégrité, c'est faire exactement ce que l'on veut faire et non ce que les gens attendent de toi." Billy Corgan

    B2C : Business to Corgan

    A l'heure où toutes les entreprises qui désirent survivre au phénomène de concentration économique se voient obligées de se regrouper elles aussi, ce sont Time Warner et Virgin qui ont opéré la dernière fusion en date dans le secteur de l'industrie musicale. Un mariage qui en principe place les Smashing Pumpkins (25 millions d'albums vendus dans le monde) sous la coupe du nouveau géant. Or le contrat du groupe arrive à expiration et il fort probable que Billy et consorts n'y reviendront pas. "Le deal est terminé, je ne suis donc plus un serviteur sous contrat", a déclaré Corgan avec la répartie qu'on lui connaît. "C'en est fini de nos engagements avec Virgin. Nous sommes des électrons libres."

    La tension avec Virgin n'est pas nouvelle puisqu'il y a deux ans, les Pumpkins avaient invoqué une loi californienne limitant leur contrat à sept ans, ce qui impliquait que leurs engagements étaient arrivés à leur terme. Le groupe a tout de même sorti "Adore" et "Machina : The Machines Of God" chez Virgin. Quant à décrire ses relations avec la maison de disques, Corgan a simplement déclaré : "Je ne travaille plus avec la maison de disques, je livre juste le disque, c'est tout."

    Aujourd'hui, les paris sont ouverts et les offres semblent bien faramineuses pour la formation de Corgan : "On nous soudoie même en nous offrant des yachts. Finalement, on va jouer les putains et on ira chez celui qui nous offre le plus de fric !" Il plaisante, bien sûr.

    Présentation du morceau "The Everlasting Gaze"

    La guitare à sept cordes gagne du terrain. Plus qu'un simple effet de mode, elle offre effectivement de nouvelles possibilités aux guitaristes, la corde grave supplémentaire permettant notamment de jouer de puissants riffs dans des registres jusque-là inaccessibles. Ce titre des Smashing Pumpkins a été transcrit pour une sept-cordes. Si vous n'en possédez pas, accordez la guitare en Do-Fa-La#-Ré#-Sol-Do. Un tirant un peu plus fort pour ces cordes aidera à compenser la perte de tension due au désaccordage.

    Côté son, il vous faudra utiliser une pédale fuzz, bien grasse, et la régler approximativement... à fond (ou presque, selon les modèles - la basse utilise cet effet aussi). Sur l'ampli, creusez les médiums. Pour obtenir la masse sonore de l'original, il faudra être deux ou trois à jouer exctement la même chose.

    Techniquement, pas de grosse difficultés. En gros, la pièce est composée de deux riffs joués sur les cordes graves. L'un apparaît dès le départ et sert de base au couplet. A ce riff joué dans le grave répond le Do deux octaves plus hait qui vient soutenir le chant. L'autre riff est joué juste avant le refrain (précisément dans le pré-refrain). Quand vous aurez appris ces deux riffs, vous aurez fait le plus gros (et le plus gras).

    La difficulté du refrain se situe au niveau du son. Les accords et les rythmes sont simples, mais il faut recréer cette nappe sonore (purée ou bouillie serait peut-être plus adéquat). Si vous disposez d'un synthé, effacez-vous derrière de belles nappes. Sinon, il faudra essayer de gommer vos attaques au maximum en ayant la main droite légère et en utilisant beaucoup de reverb, si possible.

    A la fin du morceau, un nouveau riff, peut-être un poil plus compliqué que les deux autres. mais rien de terrifiant.

    Thomas Hammje


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